Un bon meurtre se mérite
Partons ensemble assister à un meutre, voulez-vous bien ?
J'ai commis un crime.
Un véritable crime, je vous assure. J'ai découvert cet album l'an dernier et je vous l'ai caché, je l'ai gardé pour moi, au chaud. Au lieu de mettre à jour un trésor caché, je l'ai enfoui encore plus profondément. N'est-ce pas criminel ?
Il s'agit du premier album de Judy Henske. Si vous connaissez le second, High flying Bird, ou sa collaboration avec son Jerry Yester, oubliez ce que vous savez. Il ne s'agit ni d'un album de folk habituel, ni d'un trip psyché. Cet album, en partie studio, avec jazzband, en partie Live seule à la guitare ou au banjo est très surprenant. Absolument époustouflant de force, de finesse et de drôlerie, il dévoile une fille espiègle capable, en une seconde, de se transformer en monstre de scène. Car la dame n'a pas fait les notes de pochette d'un Phil Ochs pour rien : comme lui, elle présente ses chansons par de très longs discours, très drôles. Et, parce qu'une merveille comme celle-là se mérite, j'ai choisi cette murder ballad précisément parce qu'elle est précédée du plus long speech de l'album (5 minutes, pour 3'49 de chanson). Elle commence tendrement et finit en fureur.
Au fil de l'album, on comprend qu'elle est de celles qui ont moins été influencées qu'elles ont influencé : je mettrais ma main à couper que, de Janis Joplin à Jeff Buckey, les adorateurs célèbres de cet album ne manquent pas.
Vous vous demandez peut-être ce qui m'a posé à dévoiler mon crime... Alors voilà : il a dû sortir hier Big Judy, How far this music goes (1962-2004) une double compil de Judy Henske chez youplaboumbaboum RhinoHandmade comprenant 41 titres (dont celui-ci, sans l'intro, et 3 inédits). Ça me fait bougrement envie. Une belle envie de meurtres en ballades.
Judy Henske : Love Henry (mp3)
3 commentaires:
je sais pas si Jeff Buckley a été influencé mais en tous cas ça ressemble énormément (incroyablement) à ce que faisait son père! C'est vraiment excellent merci pour la découverte.
Et elle a un rire génial. Elle se marre presqeu plus que le public.
Oh mais c'est INADMISSIBLE que tu nous aies caché une chose pareille!!
C'est jubilatoire en tous cas, je ne me lasserais pas de ses speeches je crois, et le rire est communicatif :D
Pour le fils Buckley, ma remarque vient de sa reprise de Lilac Wine, présente sur cet album...
et oui, je sais, je suis un monstre...
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