mercredi, mai 30, 2007

A Wizard, a True Star

Vous savez, moi l'art moderne, ce que j'en dis... N'empêche que cette pochette mérite à mon humble avis de figurer en bonne place dans le top 10 des pochettes les plus laides de tous les temps.
Mais il ne faut jamais s'arrêter aux pochettes, car on risquerait de passer à côté de pépites et cet album en est incontestablement une.
Mais à ce stade là, il ne serait pas inutile que je rembobinasse un brin: nous sommes en 1973 et Todd Rundgren, après un triomphe mérité avec son double Something/ Anything et le respect éternel de tous les amateurs de Rock qui fait grvvvzzzvv pour avoir été la cheville ouvrière de The Nazz; Todd Rundgren donc, décide de sortir un album au titre et au contenu qui fleure bon la petite image de soi et l'auto-dépréciation: A Wizard, A True Star.

Quand tu intitules ton album comme ça, la moindre des choses serait de ne pas se ramasser lamentablement. Or Rundgren s'est tiré avec cet album une belle balle dans le pied qui le laissera boiteux à tout jamais: un album insifflable par la ménagère de moins de 50 ans faisant ses courses à Carrefour. Rundgren aime tous les styles et il les fait rentrer au chausse-pied dans sa boîte à bonheur.Amateur d'épure, ennemi de la boursouflure et du gloubi-boulga sonore Casse-toi! Car certains des morceaux des morceaux de la deuxième face me donneraient envie de réévaluer l'intégrale de l'oeuvre discographique de Queen et de Supertramp.

Mais alors, quand ça fonctionne, punaise de purée de mazette, j'ai envie de dire que ce type est un génie, un sorcier, une vraie star. La preuve avec le morceau Zen Archer qui avec son rythme martial, me rappelle plus que furieusement la discographie des Flaming Lips (post Soft Bulletin), mais attendez les trois premières minutes, pour voir.

Todd Rundgren: Zen Archer

dimanche, mai 27, 2007

La reprise du dimanche : 75

Ce n'est pas chozézé de reprendre un classique du rockenrollah.
La plupart du temps c'est même casse-gueulah !
C'est soit trop proche de l'originalah, soit trop ralenti pour faire stylah, soit trop cleanah, soit artificiellement cradah. Et, au final, c'est fadah. C'est une reprise "Courgette à l'eau".

Ma meilleure découverte de l'an dernier (cf ici et ) est un gars malin comme un renard. En fin Zorro, il a prévu des para-pièges terribles :
- il attaque par autre chose, question de détourner l'oreille, d'éviter la copie, de s'inscrire ailleurs et de marquer son territoire.
- il se pose en country-boy, pour reprendre un standard black : très bon point pour atteindre l'essence du rockenrollah.
- il attaque en finesse la reprise, enchaînant en filant le riff, on se dit qu'on y est, on écoute. On n'est donc pas plus supris que d'habitude, on savoure.
- enfin, le coup du lapin du renard, pan dans le cou, le changement de rythme. Il enchaîne les coups secs, très secs, qui, après la bonhommie, semblent encore plus rudes.

Il réussit bien son coup, ce garnement, on tape du pied, on oublie l'original. Un jury de la nouvelle star dirait :"Il parvient à nous emmener dans son univers" ; en fait, tout bonnement, il nous troue simplement le cul, en tout simplicité, et avec une classe folle.
La compo de Chuck Berry en sort honorée. Et lui aussi. C'est du gagnant-gagnant, madame Chabot.

Terry Allen : Whatever Happened to Jesus (And Maybellene) ?

vendredi, mai 25, 2007

On the sunny side of the Sesame street


Ce matin, j'ai regardé 5 rue Sésame avec une de mes MiniNotBillettes.
C'est toujours la grande classe. Rappelons que si les plus grands (Johnny Cash, Stevie Wonder...) allaient faire un tour sur la version ricaine, ce n'est pas pour rien. Cette chanson a un petit côté The Band, je trouve. Ce matin, c'était en français, bien sûr, mais, maintenant qu'on est des grands, on peut se taper la VO !


Sesame Street - Once is not enough (Cerf/Sans).

mercredi, mai 23, 2007

Ga x 5

Certes, je ne me suis pas foulé pour le titre du billet, imaginez tous les beaux titres à l'humour glacé et sophistiqué qu'il y a à faire: Salut les Ga; Drôles de beaux Ga; le Ga savoir; Radio Ga Ga Ga Ga Ga; j'en passe et des bien pires. Mais comme on n'est pas des comiques , on va aller droit au but: Spoon sort un nouvel album qu'on peut déjà trouver sur le ouèbe.

Alors oui, il sortira dans deux mois et je sais que ce n'est pas beau de relayer les fuites, que ce n'est pas moral, tout ça, mais je m'en voudrais de passer sous silence le fait que Spoon c'est toujours la même chose, mais en toujours aussi bien. Je dirais même plus, cet album est un manifeste du changement dans la continuité.
Car si les rythmes sont toujours aussi saccadés, les riffs toujours aussi droits dans leurs bottes et les mélodies toujours aussi accrocheuses, cet album est leur plus enlevé depuis au moins...euh..Telephono.
Mais ce n'est pas tout, le groupe a dû gagner à l'Euromillion et se payer un studio maousse: un son énorme, des cuivres, des guitares flamenco, un didji du Patio (Montboucher,26), des fantômes...Quoi des fantômes! oui des fantômes: la preuve (un morceau qui me rappelle un peu ça).
Spoon:
The Ghost Of You Lingers
My Little Japanese Cigarette Case

mardi, mai 22, 2007

Silver nickel platine

Silver comme le dollar en question
Nickel comme la chanson
Platine comme la blondeur de la chanteuse
Car nous parlons bien ici de la chanteuse. Même si, actrice, elle chante dans un film, en tant que personnage (de chanteuse).

One Silver Dollar est de l'or en barre : leger comme de l'alu, brûlant comme de la fonte.

Merci de pas déranger : Je suis Robert Mitchum et je fais du rafting sur cette rivière sans retour en bonne compagnie.

Marilyn Monroe : One silver dollar (mp3)

lundi, mai 21, 2007

Ancient talking

Je l'avoue, avec une bonne grosse hontasse, j'ai voulu jouer l'épate à deux balles.

Quand je suis tombé sur ce nom "Michael Murphy", j'étais à moitié intrigué seulement, et c'est le titre de l'album, de la chanson phare qui m'a attiré : "Geromino's cadillac". Je me suis dit que j'allais vous surprendre en vous apprenant que "ah aha haha ahahah ! vous ne saviez pas que cette daube était à l'origine une bonne chanson du gars qui a écrit Natchez Trace, ah ahha ah aha !"

Et bien je l'ai dans l'os. Ce n'est pas la même chanson que chantaient qui-vous savez(et c'est la honte pour moi)-ou-qui-vous-ne-savez-pas(et c'est encore plus la honte pour moi).

Il faut être bizarre tout de même pour avoir deux fois cette idée de Cadillac de Géronimo, non ?

Une fois cette confession faite, c'est la conscience soulagée qu'on se retrouve avec un album bien sous tous rapports, une country-rock-soul à la papa, parfaite pour conduire, avec le soleil et la vitre ouverte dans ma cambrousse.

Michael Murphey : Harbor for my soul (mp3)

dimanche, mai 20, 2007

La reprise du dimanche: 74

Depouis que mon bébé m'a quitté
J'ai trûûûvé ûûûûûû sombrer
Tûûût au bout de rue solitaireu
Hôtel coeur brisé
Je me sens si seul, bébé
Je me sens si seul, bébé
Je me sens si seul
Que je pûûrrai..ais en crever

Oui bon, ma traduction vaut ce qu'elle vaut, mais n'empêche: vous ne trouvez pas que ça partait mal, le Wok'n'Woll: une apologie du suicide à peine déguisée sous les apparats d'une gueule d'ange et d'un rythme à réveiller un mort, certes un brin alangui. Pas tout ça mais il y avait une troisième guerre mondiale à préparer. Il ne s'agirait pas de faire de nos fils des chiffes molles, nom de nom.
C'est sûr, ça ne partait pas très bien, la musique d'après guerre, avec des chansons telles que Heartbreak Hotel. D'ailleurs, s'il y en a un qui a senti son côté anxiogène, c'est bien John Cale (dont je causais l'autre dimanche), qui lui a enlevé tout le côté séduisant pour en faire une ode à la dépression. Mais d'autres ont su accentuer son côté festif, voire en faire n'importe quoi. Florilège:
John Cale: Heartbreak Hotel (mp3)
Grump: Heartbreak Hotel (mp3)
Daniel Johnston: Heartbreak Hotel (mp3)

vendredi, mai 18, 2007

Arcelor Mittal

Qui sont-ils? D'où viennent-ils? Pourquoi ce nom ridicule? Pourquoi ne trouve-t-on aucune image représentant leur bobine? Et leur disque, on l'achète où?
Trois accords. Un R'n'Roll basique et déjanté. Foutraque sans être malsain. Drôlement efficace. Je VEUX en savoir plus.

Sleepynaut: The Lost and Secret Art of Metallurgy (mp3)

jeudi, mai 17, 2007

Pas Rétro Viseur

Je ne m'interdis rien. Ni d'interdire, bien sûr, ni de poster ce que l'on n'attend pas ici.
En l'occurence, de la musette. Car musette ne rime pas forcément avec Yvette...
Et là, je viens de découvrir ce Gus Viseur, pote de Django, l'homme aux quatre fantastiques doigts.
Et je me dis que, avec un pastag, un blanc, des chips, ça le fera bien, en apéro, aux beaux jours, avec les copains. Alors, pourquoi se priver quand on peut se faire plaiz' ?
Gus Viseur : Rosetta (mp3)

mardi, mai 15, 2007

E Street Horse

Je le prends ou je ne le prends pas? Le prends-je ou ne le prends-je pas? Prendra? Prendra pas? D'un côté c'est quand même Nils Lofgren, de l'autre on ne m'a pas dit que du bien de sa discographie...
A 7 Euros, et dans un état impeccable, alors là je me dis "michel, dans la France d'après, point d'oursin dans le porte-monnaie!" (je ne m'appelle pas vraiment michel et n'habite point en France, mais tout ceci n'est qu'accessoire).
Je pose l'engin sur la platine en m'attendant à des déluges de guitares en fusion et puis...héééé....hooo....mais c'est pas du tout ça! Il y a du piano, et pas qu'un peu. Et c'est drôlement pop, et pas très bien chanté en plus. Et le pied se met à tapouner le sol, puis s'accélérer, voire franchement tambouriner. Car si l'album irrite de loin, il séduit de près, et s'il ne manifeste pas d'une ambition débordante, s'il est enregistré sans chichis, il contient suffisamment de compositions solides et de parties de guitares sidérantes sans être tape à l'oeil pour que je le qualifie illico d'album préféré enregistré en 1975 de la deuxième semaine de mai 2007 pour ma pomme.
Nils Lofgren:
Going Back (mp3)
Rock and Roll Crook (mp3)

dimanche, mai 13, 2007

La reprise du dimanche: 73

S'il y a bien une chanson qui a cristallisé toute la tension de son époque sur elle, c'est bien Eve of Destruction. Stéréotype de la protest song, elle n'a pas été écrite par Dylan, mais par PF Sloan (dont on a causé à plusieurs reprises) et a entrainé des répliques assez violentes de la part de la droite conservatrice américaine (voulant certainement "en finir avec l'esprit de mai 68"), cette chanson personnifiant à leurs yeux tout ce qui allait mal chez la jeunesse américaine.

Un groupe prénommé The Spokesmen écrivit même en réponse un titre édifiant The Dawn of Correction qui fit ce qu'il put pour lutter contre la faillite morale et remettre ces faignasses au travail. Peine perdue: le titre a été repris à tire-le-haricot par des Dylan, Byrds, Turtles puis par des Johnny Thunders et autre Dickies. Bref la chienlit le couteau entre les dents.
Fort heureusement, nous sommes en 2007 et nous avons changé d'époque...

Bishop Allen: Eve of Destruction (mp3)
PF Sloan: Eve of Destruction (mp3)
The Screaming Jets: Eve of Destruction (mp3)

samedi, mai 12, 2007

Louer Bonaparte dans la rue

David Peel chantait dans les rues. Avant, pendant, après son contrat chez Elektra. C'était (c'est ?) sa scène. C'est là que John & Yoko devinrent fans. Que Jim Morrison devint fan. Mais peu importe :
Cet homme est un taré.
Un vrai bon taré comme on les aime. Et un sacré punk avant l'heure. Un hippy-punk, certes. Un gars qui nomme ses albums "Have a marijuana" ou "The pope smokes dope", un gars dont plus de la moitié des chansons font référence à la dope ne peut qu'attirer la sympathie de la jeunesse de 1968, date à laquelle sort son premier album.
Je vous fais grâce du sort qu'il réserve à un policier dans "here comes a cop" pour vous proposer une petite saga familiale aussi tarée que serait sain un dîner entre Douste-Blazy et Laurent Romejko. Ce titre est extrait de "Have a Marijuana" mais, je ne sais pourquoi, je préfère l'illustrer par cette pochette Napoléonienne de la compile sortie chez mes petits chouchous de Rhino youplalala homemade.
David Peel & the lower East side : Mother, where is my father (mp3)

jeudi, mai 10, 2007

L'homme appelé araignée

C'est décidé, je garderai mon venin contre l'homme qui a tissé son réseau d'influence pour le hisser jusqu'aux plus hautes sphères de l'état pour plus tard.
Aujourd'hui on va causer bloque-buster. LE bloque-buster du moment. Non pas que j'aie une folle envie de le voir, d'ailleurs j'attendrai sa diffusion sur Canal Sarko pour le visionner, mais la bande-son contient un morceau original et inédit de mon groupe à moi que je chéris, j'ai nommé les Flaming Lips.
Ne nous emballons pas, le morceau est assez quelconque mais cette participation à cet album m'a assez étonné lorsqu'on prend connaissance de cette anecdote assez terrifiante que j'aime raconter le soir au coin du feu à mes enfants que je n'ai pas, et ce dans le seul but de les traumatiser:
Saviez-vous que Stephen Drozd, la cheville ouvrière des Flaming Lips s'était fait mordre la main (et non pas piquer la main, comme l'affirme cette buse de Vincent Delerm) entre l'album Zaireeka (1998) et leur chef-d'oeuvre absolu, The Soft Bulletin (1999). Accessoire, vous direz-vous?
Mais non, quand on voit l'état dans lequel peut rendre certaines morsures (et non pas piqûres...), il est tout à fait normal que Drozd n'ait échappé que de très peu à l'amputation de la main. Même qu'ils en ont fait une chanson, et qu'elle n'est disponible que sur l'édition américaine de The Soft Bulletin.
The Flaming Lips:
The Spiderbite Song (mp3, tiré de The Soft Bulletin, version alternative)
The Supreme Being Teaches Spider-Man How To Be In Love (mp3, tiré de la BO de Spiderman 3)

mardi, mai 08, 2007

Power, gloire et bateau

Alors que je prévoyais déjà ce qui allait arriver dès le post de samedi... :

I don't want your millions, Mister,
I don't want your diamond ring.
All I want is the right to live, Mister,
Give me back my job again.
Now, I don't want your Rolls-Royce, Mister,
I don't want your pleasure yacht.
All I want's just food for my babies,
Give to me my old job back

... on se retrouve aujourd'hui prêt à sombrer comme je vous le fais remarquer ailleurs.

Plus que jamais, je reviens à mes fondamentaux musicaux, et, par conséquent, à Phil Ochs... Ce petit dernier couplet rajouté par sa soeur a comme un goût de déjà vu.

(...)Here is a land full of power and glory
Beauty that words cannot recall
Oh her power shall rest on the strength of her freedom
Her glory shall rest on us all (on us all)

(...)[ extra verse supplied by sonny ochs ]

But our land is still troubled by men who have to hate
They twist away our freedom & they twist away our fate
Fear is their weapon and treason is their cry
We can stop them if we try


Phil Ochs : Power & Glory (live at Newport) (mp3)

Alors : "let's try..."



dimanche, mai 06, 2007

La reprise du dimanche électoral: 72

Ben oui, on n'en rame pas une à Un violon, un jambon. Enfin surtout moi: pas de ma faute. Ça fait un moment que je n'arrive plus à inoculer quelque musique que ce soit dans le système, obnubilé que je suis par la politique...et déprimé d'avance par les coups de klaxon et les cris de joie qu'il va falloir supporter ce soir.
Donc s'échapper, penser à autre chose, surtout éviter de penser au pire...
Voici donc une chanson à jouer très fort, pour couvrir le bruit. Une chanson qui parle de Paris au lendemain de la guerre, qui mélange fantômes et fantasmes d'une époque révolue. Une chanson assez belle pour vous faire oublier l'espace d'un instant que ça ne va pas rigoler dans les cinq années à venir...
John Cale: Paris 1919 (version originale)
John Cale: Paris 1919 (acoustique et en concert, postée dès que j'aurai voté)
Final Fantasy: Paris 1919

samedi, mai 05, 2007

Gagner plus

Je ne sais vraiment pas pourquoi je -écoute cet album.
Et cette chanson.
Aujourd'hui.
Peut-être que c'est dans l'air.

C'est une reprise de Jim Garland... elle aurait pu attendre demain, mais....

Barbara Dane : I don't want your millions mister (mp3)

mardi, mai 01, 2007

Illinois supermen

Ça doit bien faire 12-13 ans que j'avais lu un bon entrefilet sur cet album. Et, ça vient d'arriver à mon cerveau lambinant.

Je viens donc de m'y mettre à cet album tardif (souvent les meilleurs trésors cachés) et je tombe sur la chanson Illinois.
C'est donc rigolo, parce que, forcément, on l'écoute en pensant au père Soufyanstiveuns.

Puis, on se demande alors, une fois écoutée, si le père Souf-souf n'aurait pas été plus qu'un peu inspiré par cette sweet sweet song...

Evidemment, ce titre ne m'a pas tapé à l'oreille pour rien : c'est ici mon idole qui a fourni ce titre inédit aux deux p'tits gars qui chantaient des "bye bye love" et des "hello loneliness" en leur temps de gloire prépubère et préboysbandesque. Comme quoi, le grandy Randy (Newman) règne toujours en maître (à penser) sur tout le rock élégant.

The Everly Brothers : Illinois (mp3)