dimanche, septembre 04, 2005

Arrête ça, j'ai mal à la tête!


Attention, loin de moi l'idée de faire une critique un tant soit peu intelligente et constructive sur l'oeuvre de Steve Reich. Je me place du point de vue du néophyte, qui aime, sans trop savoir pourquoi il aime. Il n'empêche que ça fait un moment que je l'aime; et que ce monsieur, ça fait un moment que je le retrouve sur pas mal de mes disques préférés, de Tortoise à Sufjan Stevens (vous savez, les motifs de xylophone répétitifs) en passant par certains groupes médiocres qui, avec une grande originalité, ont samplé trente secondes d'Electric Counterpoint, ajouté un beat mou du genou dessus, et se sont bâti une carrière avec ça. Bravo The Orb!
Steve Reich fait partie de l'école dite minimaliste de New York, à laquelle sont associée des gens tels que Phil Glass (dont je vous recommande la reprise symphonique de Heroes, de Bowie) ou John Adams. Son truc, c'est de bâtir un canevas répétitif, sur lequel vient se superposer le même canevas, légèrement décalé, puis un autre, puis un autre. Puis le premier va très légèrement se modifier, au bout de quelques minutes, et le moindre changement va prendre des proportions énormes, bousculant le ton du morceau, sa couleur, ou sa tonalité émotionnelle. Car oui, il y a beaucoup d'émotion dans cette musique: on n'est pas devant un théoricien froid dont la musique serait reservée à une poignée de musicologues avertis.
C'est une musique incroyablement accessible, qui a pu toucher toute une palette d'amateurs de musique(s), de l'amateur de Rock à celui de Techno (ou de n'importe quoi d'autre, d'ailleurs).
Son oeuvre passe de projets purement théoriques (l'analyse de musiques ethniques ou travailler avec des bandes magnétiques) en projets plus émotionnels (Different Trains, qui parle de l'holocauste ou City Life, sur New York).
Quelques extraits parce que ça me semble assez abstrait ce que je raconte:

Un extrait de Music For 18 Musicians (1976, MP3)

The Desert Music I, II, III
(MP3).
Pour avoir le reste, vous pouvez fouiner ici.


Enfin, je recommande particulièrement pour une petite introduction:
Different Trains/ Electric Counterpoint (paru en 1987)
Music For 18 Musicians

Et un petit lien vers son site où on peut voir quelques vidéos.

Je rajoute une petite citation, peut-être un petit truc qui semble me manquer à la musique contemporaine, simple point de vue de néophyte (j'y avais été exposé petit. Toujours détesté.)

"...in serial music, the series itself is seldom audible... What I'm interested in is a compositional process and a sounding music that are one in the same thing."
Je traduis en trahissant: les séries (référence à la musique sérielle), il vaut mieux les entendre en sons que de les voir sur partition. Paf, dans tes dents Boulez!

Ceci dit, il paraît que Stockhausen est très bien. Quant à l'école française... paraît que Balladur aimait bien.

5 commentaires:

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Anonyme a dit…

si tu es allergique au contemporain, je te préconise une petite cure légère avec Peter Eotvos ("Les 3 soeurs" - émotion garantie), Salonen (le compositeur, pas le chef...) et Takemitsu (mais tu dois sûrement le connaître) pour commencer... chez eux, la forme ne l'emporte pas sur le fond et ils n'ont pas peur des mélodies (c'est pas comme d'autres... ;))