lundi, septembre 12, 2005

Le retour de Dédé


Le dernier Coco Rosie est une daube, tout le monde semble d'accord là dessus. Le premier l'était aussi mais là on ne va pas épiloguer. Non, la grosse déception de cette rentrée est bien Devendra Banhart, qui depuis qu'il m'a mis à genoux avec son premier album magique. Rejoicing In The Hands était quelque chose d'assez magique, du moins pour moi qui, avec ou à cause de ses imperfections semblait faire sortir du bois un des tons, une des voix les plus originales de ces cinq dernières années. Il y avait un son assez classique, et puis des tas d'influences (qu'il me semblait avoir) déjà entendues: Nick Drake, un poil de Pavement (sur Ploughkeepsie, par exemple). Tout ça on le constatait, mais impossible de dire que ça n'était qu'une somme d'influences bien digérées, au contraire de (remplissez cette case). C'est mieux que ça. C'est 2+2+2=10= 120 écoutes en moins de deux mois.
Le deuxième est sorti, un poil moins bien, le capital de sympathie est resté, mais le nombre d'écoutes a méchamment baissé.
Et puis est arrivée une compilation sur internet (Golden Apples Of The Sun) où il mettait plein de ses amis dans la lumiére qui venait de le toucher, sur laquelle on pouvait trouver Six Organs Of Admittance, Espers ou Vetiver: des découvertes pour la plupart d'entre nous, qui ne sont pas tombés dans l'oreille de sourds: gros coups de coeur pour ma part.
Sort Cripple Crow, volonté d'évolution: on met un groupe là où il n'y avait qu'une guitare et une voix remplissant l'espace. Soit.
Les White Stripes disent souvent que de ne jouer avec deux instruments est une contrainte qui permet de libérer leur créativité, derrière laquelle ils ne peuvent pas se cacher . Dans Cripple Crow, cette maxime se révèle tout à fait appropriée. La multiplication d'instruments ne se révélant qu'un cache misère pour des chansons sans idées, à l'exception de peut-être cinq ou six morceaux.
Mais sur vingt-deux, ça semble bien trop léger. A moins que son étrangeté soit soluble dans le nombre. Toujours est-il que froler l'auto-parodie au bout du troisième album, c'est dommage.

Quelques médias commencent à dire que cet album est un des évènements de la rentrée. Ne les croyez pas. Si évènenement il y eut, c'était en mai 2004. Passé le buzz, cet album sera vite oublié.

Extrait de Cripple Crow: Hey Mama Wolf (MP3)

Ecouter Golden Apples Of The Sun en streaming.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

plutot d'accord sur son dernier CD. il est nettement moins bon ! c'est le feeling que j'avais eu en le revoyant sur scene , avec son groupe.

par contre les albums 'rejoicing" et "nino rojo" ne sont pas ses 2 premiers. il avait fait 2 CDs avant ça... et ils n'etaient pas aussi bon que ces 2 merveilles. donc pour ma part je connaissais deja des disques moyens de banhart.

michelsardou a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
michelsardou a dit…

Je refais: Vu sur scène aussi. Je m'en étais fait une montagne. J'ai été très déçu.
Autant pour moi, je possédais Oh Me Oh My en CD, complètement oublié d'en parler vu la qualité du truc mais je n'avais jamais entendu parler d'un album avant.