vendredi, octobre 14, 2005

Echo, écho, écho, écho

Je sais, ça tient de l'obsession, ça doit être au moins mon cinquième post sur eux, mais une semaine sans parler des Flaming Lips n'est pas une semaine heureuse, du moins pour moi.
Alors voilà, je vais parler de la naissance de l'album Zaireeka (contraction de Zaïre et d'Euréka), qui a la particularité d'être un quadruple album dont les quatre CD doivent être joués simultanément. Idée débile? Oui, mais je vais y revenir.
La génèse de cet album date de 1996, lorsque le leader, Wayne Coyne décide d'organiser ce qu'il appelle The Parking Lot Experiment (lien vidéo Quicktime un brin long à charger) consistant à utiliser la stéréo de dix, puis quarante voitures ensemble afin de faire un concert. Les membres du groupe étant au centre et demandant au conducteurs d'appuyer sur la touche Play de leur lecteur à différent moments afin de jouer des parties préalablement enregistrées par leurs soins.
Puis le concept prit la forme de Boombox Experiment (vidéo Quicktime), des lecteurs portables remplaçant les auto-radios, avec encore plus de participants et un mix en direct.
L'idée a vite germé de faire la même chose, mais sur disque, et avec quatre cd à jouer simultanément pour avoir l'intégralité d'un seul et même album.
Vous imaginez bien les contraintes que cela entraîne. D'abord, peu de gens ont quatre platines CD à disposition, ensuite, il faut une sacrée dextérité pour que quatre personnes arrivent à appuyer sur le bouton play à l'exact même instant. Caprice de gosse de riche? Folie? Ben non, non, non et non...(quatre fois non, donc)
D'après Coyne, les lecteurs CD ne jouent de toute façon pas à la même vitesse, ce qui entraîne des décalages différents à chaque fois qu'on joue cet album.D'après le groupe, ces décalages seraient étudiés, un rêve de musique techno aléatoire, mais faite par vos propres mains. Et puis l'idée géniale est de ne jamais écouter cet album seul, puisque les cd pris individuellement sonnent totalement abstraits. Chaque écoute n'en ayant que plus de valeur.
En tout cas, il me semble que ce concept a le mérite de poser des questions intéressantes, en dehors de tout coup de pub dont on pourrait les soupçonner: la valeur de la musique qui tombe de plus en plus toute cuite dans nos oreilles alors que nos arrière grand-parents ne devaient pas en entendre si souvent: ce disque se mérite, physiquement; la part de hasard dans la musique: chaque écoute sera fatalement une expérience différente de la précédente; ils posent problème du décalage en musique, si chère à la techno, la place du silence, etc..
Musicalement, Zaireeka préfigure largement le son de The Soft Bulletin paru en 99, très organique, du piano, plus de guitare saturée, ce qui était leur marque de fabrique pendant plus de dix ans. Coyne y chante des histoires à dormir debout (The Big Ol'Bug Is The New Baby Now). Bien sûr, les réactions ont été contrastées à sa sortie, ce disque récoltant des notes de 0 à 10 chez les critiques, aucune autre entre ces deux extrêmes.
Re-bien sûr, des petits malins se sont amusés à en faire un mix, des copies "assemblées" circulent sur le ouèbe, je persiste à penser que l'album perd pour beaucoup de son attrait, en voici un exemple.

Extrait de Zaireeka (1997): The Big Ol' Bug Is The New Baby Now (MP3 assemblé et non officiel)

Les liens vidéo viennent du site The Tantalizor

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